• J'appartiens à l'élite des grands éveillés.

     
    Je suis de la race privilégiée de ces fous qui osent, de ces sages qui renoncent, de ces innocents qui essaient, de tous ces mortels qui sans crainte se jettent à l'eau, pariant entre le tout et le rien, ou plus exactement entre le plancher des vaches et l'infini.
     
    Moi je n'ai pas un coeur d'or mais un coeur de feu. Pas une âme blanche mais une âme franche. Je ne suis pas un être doux et sensible mais une terre pleine de sommets orageux et de gouffres lumineux, de charbons brillants et de fleurs gelées. 
     
    Mes horizons sont austères, mystérieux et beaux.
     
    Je ne pleure pas, je ris, me moque et m'envole, fait du miel avec du fiel et du ciel avec de la pierre.
     
    Je ne suis pas un petits sous le Soleil, je suis un grand dans les glaces, une immensité parmi les montagnes, un iceberg de froideur cassante face à la mollesse d'une Humanité aux rêves frelatés, à la réalité altérée, abrutie par ses chimères numériques.
     
    Je m'adresse à présent à vous qui osez m'entendre, vous les lâches, vous les endormis, vous qui m'entourez tout en me méprisant sous prétexte que je ne vous ressemble pas : ce qui vous brûle me caresse, ce qui vous cingle m'enchante et ce qui vous comble m'écoeure.
     
    C'est pour cela que vous me détestez et que je vous fuis. La tiédeur de vos jours sans aspérité, sans visages, sans ombres ni tonnerre, sans mort et sans vie, sans sel et sans force a fait de vous des larves et de moi un loup.
     
    Bref, votre monde de frileux, de peureux, de prudents, de calfeutrés, de masqués, de castrés n'est plus digne des humains mais de leurs fantômes, de leurs  doubles en carton-pâte, de leurs reflets sur vos propres écrans que vous tenez en permanence à la main, de leurs copies édulcorées à demi-effacées.
     
    Vous vivez sous cloche, prisonniers de vos mirages, noyés dans vos fumées, emmurés dans votre coton.
     
    Et moi, pendant ce temps, je tremble d'amour et gèle de bonheur au fond de mes neiges éternelles pour tout ce qui me rappelle vos gloires perdues.
     
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